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conclut. Par la raison déterminante, non-seulement cette action arrivera plutôt que toute autre, mais aucune autre ne peut avoir lieu en sa place. Dieu a donc tellement pourvu à l’enchaînement de tout ce qui se passe en nous, que rien autre n’y peut survenir. Nous ne sommes donc pas responsables de nos actes ; la cause unique de tous ces actes, c’est Dieu, dont les lois nous assujettissent en tous cas à l’accomplissement de notre destinée. N’est-ce pas là faire qu’aucun péché ne puisse offenser Dieu ? Par le fait qu’un péché se commet, il est assez prouvé que la série des choses enchaînées ne permettait pas une autre issue. Qu’est-ce que Dieu peut donc reprocher aux pécheurs de toutes les actions qu’ils ont dû commettre depuis le commencement du monde ?

Réfutation des doutes.

Quand nous distinguons en morale la nécessité hypothétique de la nécessité absolue, il ne s’agit pas alors de la force et de l’efficacité de la nécessité, c’est-à-dire de savoir si, dans l’un ou l’autre cas, la chose est plus ou moins nécessaire ; mais il est question du principe nécessitant, c’est-à-dire de savoir d’ vient qu’une chose est nécessaire. J’accorde volontiers qu’ici des partisans de la philosophie de Wolff s’écartent un peu du vrai quand ils semblent se persuader qu’une chose soumise à une série de raisons hypothétique-