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ment déterminantes est exempte d’une nécessité complète parce qu’elle n’est pas d’une nécessité absolue. Mais mon illustre adversaire a mon approbation quand il soutient que la distinction tant prônée ôte peu à la force de la nécessité et à la certitude de la détermination. Car, de même qu’on ne peut rien concevoir de plus vrai que le vrai, ni rien de plus certain que le certain, de même on ne peut rien concevoir de plus déterminé que le déterminé. Les événements de ce monde ont été déterminés d’une manière si certaine, que la prescience divine, incapable de se tromper, voit, par l’enchaînement des raisons, avec une égale certitude, et la futurition de ces événements et l’impossibilité du contraire, tout comme si le contraire de ces événements était exclu par une notion absolue. Mais la question n’est-pas de savoir jusqu’à quel point, mais d’où la futurition des choses contingentes est nécessaire. L’acte de la création du monde n’a rien en Dieu d’indécis ; il a été déterminé avec une telle certitude que l’opposé est indigne de Dieu, c’est-à-dire est tout à fait impossible. Personne n’en saurait douter. Cependant l’action de Dieu n’est pas moins libre parce qu’elle est déterminée par des raisons qui renferment les motifs de son intelligence infinie, en inclinant certainement sa volonté, et qui ne procèdent point de quelque efficace aveugle de la nature. De même aussi, dans les actions libres des hom-