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Si l’un d’eux n’était cause que d’un certain nombre de substances, ces substances ne pourraient pas avoir la moindre relation avec les autres. Il faut donc ou que l’un de ces deux principes dépende de l’autre, ou bien qu’ils dépendent tous deux d’une cause commune ; ce qui est également contraire à l’hypothèse.

5. De plus, les déterminations des substances étant réciproques, c’est-à-dire les substances différentes entre elles agissant mutuellement les unes sur les autres (car l’une produit des déterminations dans l’autre), la notion d’espace résulte des actions réciproques des substances, actions qui supposent toujours une réaction. Le phénomène externe de cette action et de cette réaction universelle à travers la sphère entière de l’espace dans lequel les corps sont en rapport, constitue leur rapprochement mutuel. Ce phénomène prend le nom d’attraction ; et lorsque cette attraction a lieu par la seule présence simultanée, elle s’étend à toutes les distances, et n’est autre chose que l’attraction de Newton, ou gravitation universelle. Il est donc probable qu’elle résulte de ce même rapport des substances qui donnent naissance à l’espace, et qu’elle est, par conséquent, la toute première loi de la nature, à laquelle la matière a été assujettie, loi qui ne subsiste que par l’action immédiate de Dieu, suivant l’opinion des newtoniens.

6. Le commerce de toutes les substances, en tant