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KANT. — PÉDAGOGIE.


n’avaient pas été dans ces écoles. De telles prescriptions montrent combien le gouvernement se mêle de ces choses, et il est impossible qu’avec une pareille contrainte on puisse arriver à quelque chose de bon.

On se figure ordinairement qu’il n’est pas nécessaire de faire des expériences en matière d’éducation, et que l’on peut juger par la raison seule si une chose sera bonne ou non. Mais on se trompe beaucoup en cela, et l’expérience enseigne que nos tentatives ont souvent amené des effets tout opposés à ceux que l’on attendait. On voit donc que, l’expérience étant ici nécessaire, nulle génération d’hommes ne peut tracer un plan d’éducation complet. La seule école expérimentale qui ait commencé ici en quelque sorte à frayer la route, a été l’Institut de Dessau. Malgré les nombreux défauts qu’on pourrait lui reprocher, mais qui se rencontrent dans tous les essais auxquels on se livre, il faut lui accorder cette gloire, qu’il n’a pas cessé de susciter de nouvelles tentatives. Il a été d’une certaine manière la seule école où les maîtres eussent la liberté de travailler d’après leurs propres méthodes et leurs propres plans, et où ils fussent unis entre eux, ainsi qu’avec tous les savants de l’Allemagne.

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(Sommaire. — De la culture négative et positive, p. 54. — De l’éducation privée et publique, p. 55. — Combien de temps doît durer l’éducation, p.50. — De la soumission. p. 57. — Comment concilier la soumission et la liberté, p. 57.)

L’éducation comprend les soins qu’exige l’enfance[2] et la culture. Celle-ci est, 1° négative : c’est alors la discipline, laquelle se borne à empêcher les fautes ; 2° positive : c’est l’instruction et la direction *, et sous