tout est organe, où tout existe pour chaque membre et chaque membre pour tous les autres, et où tout défaut, si petit qu’il soit, que ce soit une faute (une erreur) ou une omission, doit immanquablement se manifester dans l’usage. L’invariable fixité de ce système s’affirmera, je l’espère, encore plus dans l’avenir. Ce qui me donne cette confiance, ce n’est pas une vaine présomption, mais uniquement l’évidence que produit, l’expérience du résultat identique auquel on arrive soit en allant des plus petits éléments jusqu’au tout de la raison pure, soit en redescendant du tout à chaque partie (car ce tout est aussi donné en lui-même par le but final de la raison dans la pratique), tandis que si on essaie de changer seulement la plus petite partie, on est amené aussitôt à des contradictions qui portent non seulement sur le système, mais sur toute là raison humaine en général. Seulement, dans l’exposition, il y a encore beaucoup à faire, et, dans cette édition, j’ai essayé des corrections qui doivent remédier, soit au malentendu de l’esthétique, surtout dans le concept du temps, soit à l’obscurité de la déduction des concepts de l’entendement, soit au prétendu défaut d’évidence suffisante dans les preuves des principes de l’entendement pur, soit enfin à la fausse interprétation des paralogismes de la psychologie rationnelle. Jusque-là (à savoir, jusqu’à la fin du premier chapitre de la dialectique transcendantale) s’étendent seulement les changements que j’ai faits dans la rédaction *[1] : car le temps m’a fait défaut ; et d’ailleurs, pour ce
- ↑ La seule addition véritable que je pourrais citer — mais là encore ne s’agit-il que du mode de démonstration — est celle par laquelle j’ai (p. 275*) fait une réfutation nouvelle de L’idéalisme psychologique et donné une preuve rigoureuse (la seule même que je croie possible) de la réalité objective de l’intuition extérieure. Quelque inoffensif que puisse paraître l’idéalisme par rapport au but essentiel de la métaphysique (et en réalité il ne l’est pas), c’est toujours un scandale pour la philosophie et pour le sens commun en général, qu’il faille simplement, admettre à titre de croyance l’existence des choses extérieures (d’où nous tirons pourtant toute la matière de nos connaissances, même pour notre sens intime) et que, s’il plaît à quelqu’un d’en douter, nous ne puissions lui opposer aucune preuve suffisante. Comme il y a quelque obscurité dans l’exposition de cette preuve — de la troisième ligne à la sixième — je demande qu’on veuille bien modifier comme suit cette période : « Or, ce permanent ne peut pas être une intuition en moi ; car, tous les principes de détermination de mon existence, qui peuvent être trouvés en moi, sont des représentations et ont besoin précisément, en tant que telles, de quelque chose de permanent qui soit distinct de ces repré-
* Page 238 de la présente traduction.