Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/199

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decin (58) ; 1570. lui seul était le confident des projets secrets du tzar, qui les lui communiquait, dans sa chambre à coucher, pendant le silence des nuits. Un jeune enfant boyard, nommé Féodorof Lovtchikof (59), comblé de bienfaits par le prince Athanase, l’accusa d’avoir prévenu les Novgorodiens de la colère du tzar, et par conséquent de complicité dans leur crime ; il n’en fallut pas davantage pour le perdre. Jean dissimula quelques jours ; puis, tout à coup, ayant fait appeler Viazemsky, pour lui parler des affaires de l’État avec sa confiance accoutumée, il donna ordre d’assassiner, pendant ce temps, tous les serviteurs dévoués au prince. En rentrant chez lui, celui-ci aperçoit leurs cadavres ensanglantés. Sans laisser paraître ni émotion, ni surprise, il passe dans son appartement, espérant calmer le courroux du tzar par cette preuve de soumission. Mais à l’instant il est arrêté et jeté dans un cachot où se trouvaient déjà les Basmanof, accusés, comme lui, de haute trahison. On fit subir la question à tous les prévenus : celui qui n’avait point la force d’en supporter les douleurs, faisait des aveux mensongers qui le compromettaient ainsi que ses compagnons, torturés également, pour découvrir des secrets qu’ils ignoraient eux-mêmes.