Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/290

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1573—1577. diète. « Ce sont eux, disait-il, qui ont besoin de moi ! Malgre cet orgueil, quelques grands de la couronne, et particulièrement ceux de Lithuanie, songeaient à le choisir pour roi, afin de consolider par ce moyen l’alliance de la Pologne avec la Russie puissante et dangereuse, idée inspirée par une politique sage autant que prévoyante ! Ils connaissaient sans doute la cruauté de Jean ; mais ils espéraient que les lois de leur république deviendraient un frein pour le tyran ; ils pouvaient se tromper ! Au reste, le destin leur épargna cette épreuve. Les conditions réciproquement proposées se trouvèrent également exagérées, également inadmissibles, et, après avoir entendu à Novgorod Harabourda, ambassadeur de Pologne, Jean lui donna, le 23 février 1573, la réponse suivante : « Le silence prolongé des grands de votre pays, dans une affaire de cette importance, excitait ma surprise, car il n’est pas bon qu’un État reste sans souverain. Vous alléguez pour excuse la peste qui désolait votre patrie. Je plains sincèrement la Pologne, mais telle était la volonté de Dieu !…. Aujourd’hui vous m’offrez de régner moi-même sur la Lithuanie et la Pologne, ou de vous donner pour roi le tzarévitch Féodor, exigeant de nous le serment d’observer avec