Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/305

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1573—1577. ambassadeurs d’Autriche, arrivèrent à Moscou. Le tzar les reçut à Mojaïsk avec une extrême magnificence. Il était assis sur son trône, en habit russe destiné aux grandes cérémonies, la couronne en tête, le sceptre à la main, entouré des boyards et gentilshommes de la cour vêtus de drap d’or. À l’entrée des ambassadeurs Jean et le tzarévitch s’étant levés, s’informèrent de la santé de l’Empereur. Ce prince envoyait à son frère et allié, une chaîne d’or enrichie de pierres précieuses, et sur laquelle était gravé le nom de Maximilien, présent que l’on estimait 8,000 écus : l’Empereur suppliait Jean de l’aider de tous ses moyens, par son éloquence et son épée, à placer Ernest sur le trône de Pologne, et surtout de ne pas envahir la Livonie, province qui, de temps immémorial, avait appartenu à l’empire romain. « Alors, dirent les ambassadeurs, toute l’Europe chrétienne se joindra à vous pour détruire d’un seul coup, par mer et par terre, l’orgueilleuse puissance des Ottomans. Voilà un exploit digne de couvrir d’une gloire éternelle et votre nom et la Russie : repoussons les Turcs de Constantinople ; reléguons-les en Arabie ; extirpons la religion de Mahomet pour arborer l’étendard de la croix dans la Thrace, dans la Grèce, et que l’ancien empire