Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/68

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1563. ajoutèrent au nom du tzar : « Cet état de choses n’a jamais changé depuis le temps où vivaient, et mon aïeul grand redresseur de torts, et mon illustre père conquérant de notre antique patrimoine, jusques à moi humble chrétien. » Dans la suite de la discussion on modéra néanmoins les prétentions réciproques : les Russes consentaient à ne plus faire mention de Vilna, de la Podolie et de la Volhynie : ils abandonnaient la Courlande à Sigismond, ne se réservant que la principauté de Polotsk, espérant, par ces concessions, conclure une trève de dix ou quinze ans ; toutefois les ambassadeurs ayant refusé de souscrire à ces conditions, Jean leur dit : « Votre roi est le maître de me refuser le nom de tzar. Je n’ai pas besoin de titres, car personne n’ignore que ma dynastie descend de César Auguste, et il est hors du pouvoir des hommes de ravir ce que Dieu a donné. » Il est vraisemblable que l’on expliqua aux ambassadeurs une pareille généalogie, faite pour les étonner. Il est bon de savoir que les érudits du temps, pour flatter sans doute l’orgueil de Jean, faisaient descendre Rurik, premier prince de Novgorod, d’un prétendu frère d’Auguste, nommé Pruss, qui, d’après eux, aurait abandonné Rome pour venir régner sur la Prusse.