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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/40

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ment faire le commerce dans son royaume. Cet envoyé demeura long-temps en Angleterre, sans parvenir à voir Élisabeth. Enfin il en reçut une audience dans le jardin de son palais, et lui remit la lettre de son maître. « Pourquoi votre souverain actuel ne m’aime-t-il pas, demanda la Reine ? son père était mon ami ; et Fédor chasse nos marchands de la Russie ». Quand elle eut appris, par Bekman, que, loin de les chasser, le Tsar les protégeait, et qu’ils payaient à la Couronne moitié moins que ceux des autres nations, Élisabeth fit cette réponse à Fédor : « Très-cher frère, c’est avec une peine inexprimable que j’ai appris la mort du grand souverain votre père, de glorieuse mémoire, et mon plus tendre ami. Sous son règne, d’intrépides Anglais ont découvert une route par mer, inconnue jusqu’alors, vers votre lointain pays. Ils y jouissaient de privilèges importans ; et s’ils s’y enrichissaient, ils n’enrichissaient pas moins la Russie, proclamant avec reconnaissance la protection que leur accordait Ivan. Mais j’ai une consolation dans mon affliction :