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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/47

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Nos rapports avec la Lithuanie étaient beaucoup plus importans encore et plus difficiles. Étienne, comme s’il eut pressenti qu’il n’avait pas long-temps à vivre, était impatient d’achever ce qu’il avait entrepris., et d’élever sa puissance, en abaissant celle de la Russie. Déjà il ne regardait plus la Livonie que comme un à-compte, et la paix, que comme une trève. Il songeait au rétablissement des anciennes frontières de Vitoft sur les bords de l’Ougra. Son ambassadeur Sapiéha, ayant appris à Moscou la mort d’Ivan, dit aux Boyards que sans un nouvel ordre de son Roi, il ne pouvait se présenter au nouveau Souverain, ni traiter d’affaires avec eux (36). Il attendit cet ordre pendant trois mois ; et présenté à Fédor, le 22 juin, il lui confia sous le secret, comme preuve des bonnes dispositions de son gouvernement et de leur sincérité, que le Sultan avait l’intention de lui déclarer la guerre. La vérité était que Bathori voulait effrayer Fédor et profiter de sa crainte pour le disposer à des concessions en faveur de la Lithuanie. Pendant cette présentation qui se fit avec la pompe ordinaire, le Tsar était assis