sang de Monomaque, leur donnait des droits à la considération et même à l’amour du peuple. Le boyard Nikita-Romanovitche, qui avait mérité cet amour par ses nobles qualités, avait laissé cinq fils : Fédor, Alexandre, Michel, Ivan et Vassili ; au moment de mourir il les avait confiés à Godounoff, le conjurant de leur servir de père (111). Boris les traita d’abord avec honneur, il donna la dignité de Boyard aux deux aînés, Fédor et Alexandre, et le rang d’officier du palais à Michel ; il fit épouser à son parent, Jean Godounoff (112), Irène, leur sœur cadette. Mais Boris redoutait secrètement les Romanoff, comme des compétiteurs pour son jeune fils ; car le bruit courrait que Fédor, quelque temps avant sa mort, avait pensé à déclarer l’aîné d’entre eux, héritier de l’Empire. Ce bruit était sans doute faux, mais comme ils étaient alliés à Anastasie, et cousins-germains de Fédor, le peuple les regardait comme les plus rapprochés du Trône. Cette raison suffisait pour exciter la haine de Boris, encore augmentée par les rapports de ses proches. Cependant avant d’en venir aux persécutions, il fallait un prétexte,
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