esclave dévoué qui, après avoir servi si fidèlement son maître dans la prospérité, le servit encore dans les fers avec la tendresse d’un fils. Alexandre et Michel ne vécurent pas long-temps en prison ; ils moururent victimes ou de leurs chagrins, ou, comme on l’assure, d’une mort violente. Le premier fut enterré à Louda, et le deuxième, à sept verstes de Tcherdin, près du bourg de Nirob, dans un endroit désert, où l’on planta deux cèdres sur sa tombe. On conserve encore, dans l’église de Nirob, les chaînes pesantes de Michel, et les vieillards racontent avec quelle résignation et quelle fermeté miraculeuse, ce Martyr les porta ; combien il fut aimé de tous les habitans, dont les enfans venaient auprès de sa prison, jouer du galoubet, et lui donner, à travers les fentes du souterrain, ce qu’ils avaient de meilleur pour calmer sa faim, et étancher sa soif ; attachement pour lequel on les persécuta sous le règne de Godounoff, mais dont ils furent récompensés sous celui des Romanoff, par une charte de grâce et d’immunités (115). Si l’on ajoute foi à l’Annaliste, Boris fit étrangler le prince Ivan Sitsky
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