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le Tsar lui ordonna, ainsi qu’à sa belle-fille, sa sœur et les enfans de son frère Fédor, d’habiter le bourg de Klin, patrimoine des Romanoff, dans le district de Iourieff. C’est là, que privé de son père et de sa mère, mais, conservé par la Providence, le jeune Michel, le futur souverain de la Russie, vécut jusqu’à l’extinction de la famille de Boris. Le Tsar voulut également étendre sa clémence sur Philarete (116) ; il lui permit de se tenir à l’Église, dans le chœur, et d’avoir auprès de lui, dans sa cellule, un moine pour le servir et lui tenir compagnie ; il ordonna que ce traître, c’est ainsi qu’il nommait encore cet homme si pur et si vertueux, n’eût à se plaindre d’aucun mauvais traitement, et il fit rouvrir le couvent de Saint-Antoine aux Pélerins, mais sans leur permettre de voir le Moine disgracié. Enfin, voulant l’éloigner encore d’avantage du monde, il ordonna, en 1605, de consacrer Philarete comme Archimandrite.

Les Romanoff n’étaient pas les seuls qui épouvantaient l’imagination de Boris ; il défendit aux princes Mstislafsky et Vassili-Schouisky de se marier, craignant que leurs