enfans ne profitassent de l’antique noblesse de leurs familles, pour disputer la couronne à son jeune fils (117) ; mais, tout en cherchant à écarter les prétendus dangers qui, dans l’avenir, pourraient atteindre le jeune Fédor, le tyran tremblait devant ceux dont il se croyait menacé : agité par les soupçons, craignant sans cesse des ennemis cachés, et redoutant en même temps de s’attirer la haine publique par la tyrannie, il persécutait et pardonnait tour à tour. Ce fut ainsi qu’il bannit le voïévode prince Vladimir Bachteiaroff-Rostovsky et lui accorda ensuite son pardon (118) ; il écarta des affaires le célèbre diak Stchelkaloff, mais sans le disgracier entièrement ; il éloigna aussi à plusieurs reprises les Schouisky et les rapprocha de nouveau de lui ; il les caressait, et en même temps menaçait de sa colère tous ceux qui étaient en relations avec eux (119). Il n’y avait point d’exécutions publiques, mais on faisait périr des malheureux dans les prisons, et on torturait sur de simples dénonciations. Une foule de délateurs qui n’étaient pas toujours récompensés, mais dont le mensonge et la calomnie restaient toujours
Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/142
Apparence