Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/283

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lent, que les cavaliers pouvaient à peine se tenir sur leurs chevaux, et les tourbillons de poussière les aveuglaient au point que le cortége fut obligé de s’arrêter. Cet événement, quoique naturel, effraya cependant les soldats et les citoyens ; ils se mirent à faire le signe de la croix, en se disant les uns aux autres : « Dieu, préserve-nous de malheur ! C’est un mauvais pronostic pour la Russie et pour Dmitri ». Dans cette même solennité, les gens pieux furent troublés par un scandale. Au moment où le nouveau Tsar, ayant rencontré sur la grande place les Évêques et tout le Clergé de Moscou, descendait de cheval, pour baiser les saintes images, les musiciens lithuaniens sonnèrent une fanfare qui couvrit les chants du Te Deum(251) On fut aussi témoin d’une autre inconvenance : le faux Dmitri étant entré, à la suite du Clergé, dans le Kremlin et dans l’église cathédrale de l’Assomption, y introduisit plusieurs personnes d’une autre croyance, Polonais et Hongrois ; ce qui, jusque là, n’avait jamais eu lieu, et parut au peuple une profanation du Temple. C’est ainsi que le moine défroqué, dès le premier