Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/316

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de Turquie, à laquelle Otrépieff songeait réellement. Séduit par l’idée de la gloire et des avantages qu’elle lui procurerait ; devenu présomptueux par l’excès de son bonheur ; naturellement brave et aimant les dangers, l’Imposteur, dans les rêves de son ambition, ne se contentait plus de l’Empire de Moscou : il voulait des conquêtes et des Empires nouveaux (291). Ce désir augmenta encore, par le rapport des Voïévodes de Tersk, qui l’informaient que leurs streletz et leurs cosaques avaient remporté l’avantage dans une affaire avec les Turcs, et que quelques tributaires du Sultan, dans le Daguestan, avaient prêté serment à la Russie (292).

Rome, qui depuis long-temps prêchait une croisade générale des puissances chrétiennes, contre les Ottomans, devait encourager le faux Dmitri. Le Pape applaudissait à ses dispositions guerrières ; il lui conseillait seulement de commencer par attaquer le pays le plus voisin, la Tauride, et par la destruction de ce repaire de Brigands si funeste à la Russie et à la Pologne, couper les ailes et le bras droit au Sultan, dans sa guerre contre l’Empereur