Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/362

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considération pour son maître, et l’Imposteur le satisfit. En un mot, il se couvrit d’humiliation et de honte aux yeux de la Cour, par cette scène indécente, qui irrita également les Polonais et les Russes.

Après avoir congédié avec honneur, les envoyés de Sigismond, Otrépieff ordonna au diak Gramotine, de leur dire qu’ils pouvaient vivre comme ils l’entendaient, sans être observés ni gênés en rien ; voir et entretenir ceux qui leur conviendraient ; que les usages étaient changés en Russie, et que les douceurs de la liberté avaient remplacé la méfiance de la tyrannie. Il lui recommanda d’ajouter que l’hospitalière Moscou se réjouissait en voyant, pour la première fois, une si grande quantité de Polonais, et que le Tsar était prêt à étonner l’Europe et l’Asie, par son dévoûment envers Sigismond, si ce dernier le faisait saluer Empereur, en reconnaissance du titre de roi de Suède, que Boris lui avait enlevé, et que lui, Dmitri, lui rendrait. On ne voulut s’occuper de l’alliance entre les deux États, qu’après le mariage ; le faux Dmitri n’avait pas le loisir de songer