Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/376

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Après le dîner, on chanta et on dansa jusqu’à la nuit. Le faux Dmitri, en habit de hussard, dansa avec sa femme et son beau-père. La Tsarine voulut aussi témoigner sa bienveillance à ses nouveaux sujets ; les Boyards et les Dignitaires dînèrent chez elle le surlendemain, 14 mai. Ce jour là, elle parut être entièrement russe, observant fidèlement tous nos usages, et cherchant à plaire à chacun, par son affabilité et ses manières gracieuses ; mais cette affabilité ne touchait plus des cœurs endurcis ! Pendant ces jours de fête, la musique ne cessait de retentir dans la Capitale : les tambours, les trompettes et les timbales, étourdissaient les habitans du matin au soir (358). Chaque jour aussi le canon tirait en signe de réjouissance ; la poudre n’était point épargnée ; et, dans cinq ou six jours, on en usa plus que durant la guerre de Godounoff, contre l’Imposteur. De leur côté les Polonais, ivres la plupart du temps, s’amusaient la nuit et le jour, à tirer des coups de fusil, dans leurs maisons et dans les rues.

Discussions sur les affaires d’État. Fatigué de fêtes, Otrépieff voulut s’occuper d’affaires ; le 15 mai, à une heure après midi,