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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/385

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Les gardes-du-corps du faux Dmitri, arrêtèrent un de ceux qui répandaient ces propos et l’amenèrent au palais. L’Imposteur ordonna aux Boyards de l’interroger ; mais ceux-ci prétendirent que cet homme était ivre, qu’il ne savait ce qu’il disait, et que le Tsar ne devait point faire attention à des discours insensés, et écouter les rapports des espions Allemands.

Agitation du peuple. Otrépieff se tranquillisa. Pendant les trois jours qui suivirent, on remarqua un mouvement prononcé dans le peuple. On répandait le bruit que le Tsar, pour sa sécurité, songeait à faire périr les Boyards, les Fonctionnaires les plus distingués et les Bourgeois ; que le 18 mai, au moment de la prétendue petite guerre qui devait avoir lieu hors de Moscou, dans la plaine de la Stretenka, on devait tous les mitrailler (369), et que la capitale de la Russie deviendrait la proie des Polonais auxquels l’Imposteur donnerait, non seulement toutes les maisons des Boyards, des Nobles et des Marchands, mais même les couvens après en avoir chassé les Moines et les avoir mariés aux Religieuses. Les Moscovites ajou-