Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent de Koïssa où commandait le prince Vladimir Dolgorouky qui avait peu de troupes, parce que celles qui avaient été passer l’hiver à Astrakhan, n’étaient point encore de retour. Dolgorouky mit le feu à la forteresse, et montant sur des vaisseaux, il arriva par mer au fort de Tersk (74). Les Pachas assiégèrent Boutourlin dans Tarki ; ce Voïévode, déjà âgé, avait une grande réputation de courage : mais mal défendu par une muraille non encore achevée, il perdait beaucoup de monde pour repousser les assauts qu’on lui livrait. Enfin, une partie de la muraille s’écroula, et une tours en pierres, minée par les assiégeans, sauta avec l’élite des streletz de Moscou (75). Boutourlin se défendait encore, mais il y voyait l’impossibilité de sauver la ville : et après avoir hésité à écouter les propositions de l’ennemi, il se décida, contre l’avis de ses compagnons d’armes, à sauver du moins la garnison. Le Pacha en chef, lui-même, se rendit au camp du Voïévode, qui le traita avec distinction, et auquel il jura de permettre aux Russes de se retirer avec les honneurs de la guerre, et de leur donner toutes les provisions nécessaires :