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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/96

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mais les perfides Koumiks, après leur avoir laissé un libre passage, depuis la forteresse jusqu’à la stèpe, les entourèrent tout-à-coup et commencèrent un horrible carnage. Les Russes, quoiqu’ils fussent à peine un contre trois, mais redoutant moins la mort que l’esclavage, et se vouant unanimement à un trépas glorieux, combattirent long-temps corps à corps avec ces ennemis cruels et féroces. Le premier qui tomba, sous les yeux de son père, fut le fils du chef Boutourlin, jeune homme doué de toutes les grâces de la nature ; son père le suivit de près ; puis le Voïévode Plestcheeff et ses deux fils, le Voïévode Poleff, et tous enfin, à l’exception du prince Bachteiaroff qui, dangereusement blessé, échappa au massacre général, avec un petit nombre des siens et fut ensuite rendu à la liberté par le Sultan. Ce malheureux combat, quoique glorieux pour les vaincus, nous coûta de six à sept mille hommes, et effaça, pour cent dix-huit ans, les traces de la domination russe dans le Daguestan.

Tatistcheff revint en Russie, déjà sous un nouveau règne (76), et Boris, n’ayant pas eu le