Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/365

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« L’humanité progresse ; ces hommes dominés par l’instinct du mal, et qui sont déplacés parmi les gens de bien, disparaîtront peu à peu, comme le mauvais grain se sépare du bon après que celui-ci a été vanné, mais pour renaître sous une autre enveloppe ; et, comme ils auront plus d’expérience, ils comprendront mieux le bien et le mal. Tu en as un exemple dans les plantes et les animaux que l’homme a trouvé l’art de perfectionner, et chez lesquels il développe des qualités nouvelles. Eh bien ! ce n’est qu’après plusieurs générations que le perfectionnement devient complet. C’est l’image des différentes existences de l’homme. »


Duel.

757. Le duel peut-il être considéré comme un cas de légitime défense ?

« Non, c’est un meurtre et une habitude absurde, digne des barbares. Avec une civilisation plus avancée et plus morale, l’homme comprendra que le duel est aussi ridicule que les combats que l’on regardait jadis comme le jugement de Dieu. »

758. Le duel peut-il être considéré comme un meurtre de la part de celui qui, connaissant sa propre faiblesse, est à peu près sûr de succomber ?

« C’est un suicide. »

― Et quand les chances sont égales, est-ce un meurtre ou un suicide ?

« C’est l’un et l’autre. »

Dans tous les cas, même dans celui où les chances sont égales, le duelliste est coupable, d’abord parce qu’il attente froidement et de propos délibéré à la vie de son semblable ; secondement, parce qu’il expose sa propre vie inutilement et sans profit pour personne.