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« S’il s’endurcit dans la pensée du mal, son expiation sera plus longue et plus pénible. »

1000. Pouvons-nous, dès cette vie, racheter nos fautes ?

« Oui, en les réparant ; mais ne croyez pas les racheter par quelques privations puériles, ou en donnant après votre mort quand vous n’aurez plus besoin de rien. Dieu ne tient aucun compte d’un repentir stérile, toujours facile, et qui ne coûte que la peine de se frapper la poitrine. La perte d’un petit doigt en rendant service efface plus de fautes que le supplice de la chair enduré pendant des années sans autre but que soi-même. (726).

« Le mal n’est réparé que par le bien, et la réparation n’a aucun mérite si elle n’atteint l’homme ni dans son orgueil, ni dans ses intérêts matériels.

« Que lui sert, pour sa justification, de restituer après sa mort le bien mal acquis, alors qu’il lui devient inutile et qu’il en a profité ?

« Que lui sert la privation de quelques jouissances futiles et de quelques superfluités, si le tort qu’il a fait à autrui reste le même ?

« Que lui sert enfin de s’humilier devant Dieu, s’il conserve son orgueil devant les hommes ? » (720-721).

1001. N’y a-t-il aucun mérite à assurer, après sa mort, un emploi utile des biens que nous possédons ?

« Aucun mérite n’est pas le mot ; cela vaut toujours mieux que rien ; mais le malheur est que celui qui ne donne qu’après sa mort est souvent plus égoïste que généreux ; il veut avoir l’honneur du bien sans en avoir la peine. Celui qui se prive, de son vivant, a double profit : le mérite du sacrifice et le plaisir de voir les heureux qu’il fait. Mais l’égoïsme est là qui lui dit : Ce que tu donnes, c’est autant de retranché sur tes jouissances ; et comme l’égoïsme crie plus fort que le désintéressement et la cha-