l’ouvrage de Paul Lindau[1] ni dans le petit volume de la vicomtesse de Janzé[2], ni en général dans aucune des biographies de Musset. Les auteurs de toutes ces biographies s’obstinent à vouloir condamner George Sand à tout prix en se contentant de se baser, en somme, sur des récits douteux ou… sur quelques chapitres de romans !
Malgré le tort qu’a notre époque de s’affubler d’une hypocrite vertu, on trouverait cependant aujourd’hui fort peu d’hommes capables d’anathématiser Byron ou George Sand pour leurs aventures amoureuses. Dans la vie journalière, nous ne restons pas moins médisants et malveillants que nos devanciers, mais nous comprenons cependant parfaitement qu’il serait ridicule d’appliquer à de grandes âmes comme celle de Gœthe, de Byron, de Pouchkine, de Heine et de George Sand, les mêmes mesures que celles dont abusent nos soi-disant vertueuses matrones de salon. Et si, il y a dix ou quinze ans, il se trouvait encore à Saint-Pétersbourg un professeur de lettres pour déclarer du haut de sa chaire que « Lermontow n’était pas un poète, mais un infâme » (textuel), et si de nos jours il existe encore un écrivain osant exprimer la même pensée, mais avec plus de ménagement « que l’immoralité de Lermontow l’a empêché d’être un poète véritable », ces jugements font preuve d’une si grande pauvreté intellectuelle qu’il est inutile d’y faire attention, ils ne font peur à personne.
Les biographes amis de George Sand se montrent pourtant troublés à l’idée qu’on puisse la soupçonner d’immoralité et qu’on pourrait les suspecter eux-mêmes de man-