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à Majorque l’édition française des Dziady[1] pour la lecture commune, comme aussi les Poésies de Witwicki pour les traduire à livre ouvert, car tantôt il traduisait ainsi pour Mme Sand différents auteurs polonais, et tantôt il les lui faisait connaître dans des traductions déjà existantes. C’est ainsi que Mme Sand, en écrivant les Sept cordes de la Lyre, parues au printemps de 1839, prit pour épigraphe, — comme nous l’avons déjà dit ailleurs, — un chant slave, les Cœurs résignés, traduit par François Grzymala[2].

Lorsqu’en 1840 Mickiewicz revint à Paris, il trouva George Sand et Chopin déjà installés rue Pigalle ; de nouveau on se vit souvent. George Sand renouvela les relations avec beaucoup d’amis communs, elle en noua de nouvelles, Mickiewicz lui présenta alors bon nombre de ses amis. Voici un petit billet inédit, de Mickiewicz, daté seulement de mardi, 8 mars, sans indication d’année, mais comme il est adressé rue Pigalle, 16, où Mme Sand habita jusqu’à l’automne de 1842, et qu’en 1842 le 8 mars tombait justement un mardi, nous le datons catégoriquement de cette année :

Au verso :

Madame
Madame George Sand,
rue Pigal (sic), 16.

Si vous avez quelques moments libres aujourd’hui après quatre heures, vous me permettrez de me présenter chez vous et de vous présenter Mme Olivier.

Votre dévoué Mickiewicz.
Ce mardi, 8 mars.
  1. Dziady ou la Fête des Morts, poème traduit du polonais d’Adam Mickiewicz, II e et III e parties. Un vol. in-16. Paris, Clétienne, 1834. Cette traduction est faite par M. Burgaud des Marets et revue par l’auteur lui-même.
  2. Cf. George Sand, sa vie et ses œuvres, t. II, p. 387. François Grzymala, qu’il ne faut point confondre avec Albert Grzymala, était poète et critique, éditeur de l’Astrée et de Sibylle deux publications polonaises fort répandues en leur temps. C’était un émigré et un grand ami de Chopin.