Périgois, vers cette même époque, lui faisait savoir que cette lettre par laquelle ses compagnons de prison lui exprimaient « leur collective admiration et respectueuse gratitude » était déjà écrite. « Cette lettre, dit-il, est en lieu sûr et ne sera remise qu’à vous-même et en temps utile, en raison de la liberté actuelle des opinions et des consciences », mais il voulait que IVIme Sand sût d’avance qu’il « suffisait à nos amis de connaître que votre sollicitude généreuse n’était pas restée inactive. Ce n’est jamais dans notre Berry démocratique qu’on parviendra à atténuer par les calomnies la vénération profonde qui s’attache moins à votre talent qu’à La noblesse de cœur qui l’inspire »…
- Madame,
Les démocrates détenus de l’Indre ont appris dans leur prison les démarches faites par vous pour leur obtenir justice et quel motif pur, spontané, généreux avait dicté ces démarches ! Quel qu’en puisse être le résultat, ils ont voulu, avant de se séparer, vous adresser l’hommage collectif de leur gratitude. Ils ont tenu à vous dire qu’il leur serait doux de devoir à une intervention comme la vôtre la cessation des souffrances imméritées qui pèsent sur leurs familles et sur eux. Ils savent, en effet, qu’ainsi il n’en coûtera rien ni à leur dignité, ni à l’intégrité de la cause pour laquelle ils s’honorent de souffrir, en attendant que son triomphe profite à la sainte patrie qui a toujours droit au dévouement entier et désintéressé de tous ses enfants. Vive la République quand même !
Sallé Lucas, E, Périgois, J.-A. Amouroux, Confoulant D.-M., L. Laperrine, Lebert, Mathieu Moreau, Lelièvre, Jamet, Châtelain Froment, Clavelot, C. Fromexteau, J.-B. Defressixe, Caxuet, av. lic, Girault D.-M., Th. Reigner, Émile Aucante, Alex.
Lambert, P. Rossignol.Il a été matériellement impossible, en raison de la difficulté des communications, de présenter la lettre aux autres détenus.