(exception faite du voyage d’Italie en 1855) fut bouleversé par cette maladie de Mme Sand. Sur le conseil de son médecin, elle dut quitter le Berry à la fin de février 1861 et se transporter dans le Midi de la France, où elle passa tout le printemps à Tamaris, près de Toulon. Elle y fut accompagnée par Maurice, Manceau et le jeune Lucien Villot, très aimé de tous les Sand, mais prématurément mort peu de temps après, en 1862. Ce séjour à Tamaris provoqua la création du roman qui porte ce nom et parut l’année suivante. Il est surtout intéressant par ses descriptions et les types des indigènes. De plus, c’est lors de ce séjour dans le Midi que George Sand eut l’idée du Drac. La pièce a pour sujet la croyance provençale au lutin nommé le drac, rappelant le korrigan breton, le trilby suisse et l’erco vénitien jadis chanté par George Sand. Cette comédie fut plus tard remaniée par Paul Meurice pour les théâtres de Paris (la version de George Sand ne fut jouée qu’à Nohant et imprimée dans le volume du Théâtre de Nohant).
C’est quand Mme Sand était à Tamaris, se guérissant au soleil du Midi, qu’y arriva Edmond Plauchut, avec lequel elle était en correspondance depuis 1849[1].
Dès leur première entrevue avec Plauchut, Mme Sand et son fils apprécièrent cette âme droite, ce cœur chaleureux, et Mme Sand lui voua une sympathie maternelle qui se changea vite en une amitié à toute épreuve. Plauchut devint un fidèle de Nohant et un vrai ami dévoué à toute la famille Sand. Ce dévouement ne changea jamais, ni durant la vie de Mme Sand, ni après sa mort. Il resta l’ami des enfants et petits-enfants de George Sand jusqu’à sa dernière heure et fit toujours preuve pour la mémoire de sa grande amie d’une piété fervente. Il fut, selon son vœu, enterré au cimetière de Nohant et fit graver sur sa tombe : « On me croit mort, mais je suis ici. »
Au mois de mai, Maurice, qui s’ennuyait à Tamaris, partit avec le prince et la princesse Jérôme en Algérie, puis en Espagne, au Portugal et enfin en Amérique. Il décrivit son voyage, qui dura
- ↑ Voir notre vol. I, chap. i.