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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/443

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En 1866 Maurice Sand eut une fille, Aurore, et en 1868 une seconde fille, Gabrielle. Ces deux enfants, également, ne furent point baptisées dès leur naissance, on ne les baptisa protestantes que lorsque l’aînée avait presque trois ans et l’autre huit mois ; le prince Jérôme et Mme Sand furent le parrain et la marraine d’Aurore ; le neveu de Mme Sand, M. Simonnet et Mlle Nancy Fleury ceux de Gabrielle. À ce propos George Sand écrit à Flaubert, de Nohant, le 20 novembre 1868 :

… Vers le 15 décembre, ici, nous baptisons protestantes nos deux fillettes. C’est l’idée de Maurice qui s’est marié devant le pasteur et qui ne veut pas de persécution et d’influences catholiques autour de ses filles…

Et à Mme Adam, le baptême déjà accompli, Mme Sand écrit le 20 décembre 1868 :

Je n’ai pas eu un instant pour vous répondre. Nohant a été sens dessus dessous pour les fêtes de nos baptêmes spiritualistes, je ne veux pas dire protestants, bien que le premier sens du mot soit le vrai ; avec cela il fallait finir un gros travail…

Si nous faisons encore remarquer que lorsque moins de six mois plus tard, le 9 mars 1869, mourut le vieux Calamatta et que sa femme quitta presque immédiatement après le monde pour prendre le voile, projet préparé de longue date par ses confesseur et directeur, on comprend aisément que les sentiments hostiles et l’indignation de Mme Sand et de sa famille ne faisaient que croître. Et George Sand, comme il arrive souvent dans les temps de polémique, se passionnait de plus en plus contre le catholicisme. Sur ce sujet George Sand écrivit une très curieuse lettre en janvier 1863, — l’année même où parut Mademoiselle La Quintinie — à Mlle Leroyer de Chantepie. En lui disant qu’elle considérait comme une chose très néfaste l’état de doute et d’indécision dans lequel se trouvait son ancienne correspondante, celle-ci ne pouvant ni se résoudre à se passer de la confession, ni se confesser sans hésitation, Mme Sand lui conseillait d’accomplir cet acte de foi simplement et de tout son cœur, plutôt que de rester dans cet état de doute. Elle lui avouait