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savons qu’Aurore Dudevant se disait hugolâtre avant d’être George Sand)[1], fut sa Lettre à Victor Hugo sur la reprise de Lucrèce Borgia en 1870. L’auteur y raconte comment trente-sept ans plus tôt il avait assisté à la première de Lucrèce, assis à côté de Bocage, qu’il ne connaissait pas. « À la fin du drame, quand le rideau se baissa sur le cri tragique : « Je suis ta mère ! » nos mains furent vite l’une dans l’autre. Elles y sont restées jusqu’à la mort de ce grand artiste, de ce cher ami… » Puis Mme Sand conte ses impressions sur le jeu des artistes et surtout l’impression produite par l’illustre Marie Laurent, cette incomparable « mère tragique ».

George Sand parla encore de l’Année terrible de Hugo dans le numéro xiv de ses Impressions et souvenirs (mais elle ne lui consacra pas ce chapitre entier, y parlant aussi des poésies de Bouilhet — l’ami de Flaubert — et des traductions d’Eschyle, faites par Leconte de Lisle). Enfin elle parla du volume des Contemplations dans ses articles d’Autour de la table.

Revenons maintenant à 1864-1865.

Les événements arrivés en ces deux années sont si importants qu’il faut s’y arrêter plus longuement : d’autant plus que les lettres qui s’y rapportent sont presque toutes tronquées dans la Correspondance et quant à celles de 1865 elles y figurent à peine.

Au commencement de janvier 1864, Mme Sand laissant à Nohant Maurice avec sa femme et son enfant, alla habiter avec Manceau pendant quelque temps « la cambuse » de Maurice à Paris, afin d’assister à la première d’une petite pièce de Manceau : Une journée à Dresde, puis aux répétitions du Marquis de Villemer, et enfin pour s’entendre avec quelque directeur de théâtre sur les pièces à tirer, en collaboration avec Maurice, de quelques-uns de ses romans, entre autres de l’Homme de neige.

Une série de lettres à Maurice et à d’autres est donc remplie de détails de ces répétitions, de changements survenus dans la

  1. Voir notre vol. I, chap. vi.