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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/507

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d’un roman anonyme, « Un amour du Midi », paru en 1860. En 1862 ce roman parut chez Dentu sous le nom de l’auteur G. Petano, et avec une préface de Janin. Donc en 1862 la roman n’étant plus anonyme, la Note doit être écrite avant 1862.) Eh bien ! entre le 29 juin et le 27 septembre 1865 il n’y a pas une seule lettre dans la Correspondance. Or, Mme Sand passa pendant ces trois mois par une rude épreuve : Manceau se mourait lentement et il mourut le 21 août. Et tandis que la Correspondance se tait, les lettres inédites de George Sand écrites pendant cette période sont vibrantes, pleines de douce pitié, d’anxiété, de douleur, de compassion, d’angoisse, de désespoir, puis d’une prostration, d’une apathie désolées. Il y a cinquante-quatre lettres inédites copiées, se rapportant à ces trois mois d’été de 1865, et en tout cent cinquante-six lettres inédites, formant le dossier de 1865.

Nous ne citerons intégralement ni des extraits ni des lettres de cet été, de mai au 21 août, triste chronique du lent dépérissement du pauvre Manceau. Dans les premières on lit, à la suite de projets littéraires, de discussions de scenario à tirer d’un roman de Mme Sand ou de l’analyse des défauts et qualités d’une œuvre nouvelle de Maurice Sand, le compte-rendu, jour par jour, des progrès de la maladie. Ces détails attristants remplissent de plus en plus les lettres de ]Ime Sand ; le ton devient toujours plus angoissé, puis ce ne sont plus que des billets, l’état de son cher malade est désespéré. Tous les efforts pour sauver le malheureux furent vains, il mourut le 21 août à la première heure.

Nous trouvons absolument indispensable de citer intégralement quelques-unes des lettres ultérieures à cet événement et de donner des extraits de quelques autres, afin de mettre en lumière et d’apprécier à sa vraie valeur cet épisode de l’existence de Mme Sand. Il fut très souvent raconté avec des sous-entendus malveillants, des allusions équivoques. On s’efforça de profiter du silence de la Correspondance pour faire croire que George Sand fit preuve d’une légèreté inconcevable ou même d’une absence de tout sentiment à l’occasion de la mort de son ami dévoué. Le lecteur jugera lui-même la valeur de ces racontars.