Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/542

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était une enfant extraordinaire parce qu’elle pouvait, toute seule, regarder une lampe !

Ces dernières années de la vie de George Sand sont les mieux connues. Dans une quantité de livres consacrés à la « Bonne Dame de Nohant », ou à « George Sand grand’mère », et dans une masse de « Souvenirs » de tous les genres[1], nous avons lu et nous lisons des descriptions de la vie à Nohant.

Levée tard, Mme Sand ne descendait qu’après déjeuner, et elle paraissait distraite, un peu endormie après son long travail de la nuit, comme demeurée encore dans son rêve. Après déjeuner, une promenade dans le parc ou au verger, avec toute sa famille, les amis ou les connaissances qui se succédaient perpétuellement à Notant.

Nous lisons à ce propos dans les Souvenirs de Mme Adam : « Après le déjeuner qui a lieu à midi, on va au jardin, un jardin comme il n’y en a nulle part au monde. Mme Sand y a fait des « clans » de plantes récoltées partout au cours de ses voyages et qu’elle a acclimatées à Nohant[2]. Il n’y a pas une fleur de ces plantes qui ne lui rappelle une page de sa vie et quel plaisir on prend à l’interroger dans ce jardin. Mme Sand ne permet pas qu’on cueille l’une de ces fleurs. C’est dehors qu’on va chercher celles qui ornent les grands vases de vieux Chine de la cheminée. La conversation de Mme Sand à Nohant, dans l’intimité de ceux qu’elle aime et connaît bien, est une perpétuelle surprise ; on éprouve pour elle une constante admiration, tant ses idées sont personnelles et élevées. Les discussions approfondies qu’elle appelle en riant creuses, sont rares, parce qu’elle préfère les

  1. Parmi tous ces volumes, les plus intéressants sont : 1° Henri Amic : George Sand, mes souvenirs ; 2° Edmond Plauchut : Autour de Nohant ; 3° Juliette Lamber (Mme Adam) : Mes sentiments et nos idées avant 1870 ; 4° Gabriel Nigond : Les Contes de la Limousine ; 5° Firmin Roz et Hugues Lapaire : la Bonne Dame de Nohant ; 6° le Journal des Concourt (où l’on trouve entre autres un curieux récit de Théophile Gautier sur son séjour à Nohant on 1869. Voir Journal des Concourt, t. II, p. 144) ; 7° la série d’innombrables brochures, livres et articles qu’on trouvera indiqués dans la Bibliographie à la fin de ce volume.
  2. Nous avons pu admirer dans le jardin de Nohant plusieurs arbres rares ou exotiques, plantés ou même « semés » par Mme Sand et par Maurice Sand. — W. Z.