Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/619

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parler pour la dernière fois. Je suis partie pour La Châtre, Paulin est resté, il a passé la nuit dans le cabinet près de Mme Sand.

Le jeudi 1er juin j’ai passé la journée [à Nohant], on avait un léger espoir, un peu de mieux s’était produit dans la nuit. Lina a déjeuné avec nous, j’avais Ninie avec moi. Paulin plaidait ce jour-Là, il était à La Châtre depuis le matin. Il était venu le matin un docteur Favre, médecin à Paris, sans clientèle, offrant peu de garantie et n’inspirant aucune confiance excepté à la malade et à sa famille engouée fort malheureusement de sa personne. Mon mari est venu me retrouver le soir, il est encore resté passer la nuit pendant que je retournais à La Châtre.

Samedi 3 juin. — Paulin a été le soir à Xohant ; il a rapporté de mauvaises nouvelles.

Dimanche 4 juin. — Sylvain, vieux domestique de Mme Sand, est venu à une heure nous dire qu’elle était au plus mal. Nous sommes partis Paulin et moi avec Sylvain, nous avons trouvé eu arrivant Maurice tout en larmes, jusque-là il s’était fait des illusions. Lina est descendue, elle a pleuré en poussant des cris nerveux. C’est elle entre tous qu’il faut plaindre.

Les médecins, M. Papet, ami d’enfance de Mme Sand, Pestel et Darchy, médecin de Mme Sand, sont très effrayés. Pendant notre visite un mieux très sensible. Je pars presque rassurée. Paulin reste passer la nuit.

Lundi 5 juin. — Paulin revient à 4 heures du matin, les nouvelles sont moins bonnes que je ne l’espérais. Je pars à 8 heures pour une absence de toute la journée, je retiens le soir. Paulin est retourné à Nohant dans la journée, les nouvelles ne sont pas bonnes.

Mardi 6 juin. — Mme Sand est au plus mal.

Mercredi 7 juin. — Paulin va à Nohant. Mme Sand est condamnée.

Jeudi 8 juin 1876. — Mme Sand est morte à 9 heures du matin. Elle a fait ses adieux à toute la famille. Ses idées ont été parfaitement lucides jusqu’au dernier moment. Paulin a été à Nohant passer la nuit, il est allé dans la chambre mortuaire ; il a vu le corps de Mme Sand, la figure était sereine. On avait couvert son corps de fleurs.

Vendredi 9 juin. — Nous avons été à Nohant Paulin et moi. Pauvre Lina, elle a tout perdu.

Samedi 10 juin 1876. — Nous avons été accompagner George Sand à sa dernière demeure, sous cet if que je regardais avec indifférence moins de quinze jours avant. En arrivant nous avons trouvé le cercueil à l’entrée de la maison, il était couvert de deux magnifiques couronnes de fleurs blanches et violettes, l’une faite à Nohant, l’autre envoyée de Paris par une corporation d’ouvriers. Nous avons suivi