Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/620

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le cercueil à l’église. Les coins du drap mortuaire étaient tenus par MM. Oscar Cazamajou et René Simonnet, neveux de Mme Sand, Alexandre Dumas fils et le prince Napoléon-Jérôme Bonaparte, député de l’Assemblée nationale. Arrivés au cimetière le prêtre s’est retiré et la véritable cérémonie a commencé.

Un discours a été prononcé par mon oncle M, Ernest Périgois, gendre de Jules Néraud, le Malgache des Lettres d’un voyageur. M. Paul Meurice a lu une lettre envoyée le matin par Victor Hugo. On avait distribué aux assistants des branches de laurier pour jeter sur le cercueil de George Sand, Je garde une parcelle de la mienne après l’avoir fait toucher au cercueil. Ce sera pour moi et les miens non seulement un souvenir de la plus grande illustration du dix-neuvième siècle, mais encore le souvenir d’une amie que nous avons aimée pour sa bonté, encore plus que nous ne l’avons admirée pour son sublime talent.

Nannecy de Vasson.

Le 11 juin 1876 (dimanche).

Ces Notes et impressions simples et spontanées furent évidemment jetées sur le papier précisément le 11 juin, et non pas après coup. Elles sont précieuses par leur ton de franchise et de vérité. C’est pour cette raison que nous les citons intégralement. Celles-ci nous serviront d’entrée en matière pour citer des extraits d’autres écrits sur le même sujet.

Si je laisse s’écouler le temps sans transcrire les impressions que j’ai ressenties depuis quinze jours, écrit M, Paulin de Vasson à la date du 12 juin 1876, je ne serai peut-être plus à même de rappeler en détail le fait douloureux, l’événement mémorable que je viens de traverser…

Le dimanche 28 mai j’étais allé déjeuner au Coudray chez Mme Duvemet, la veuve de ce bon et aimable homme (encore un que j’ai pleuré). J’avais laissé Nannecy et sa fille déjeuner à Nohant. Dans la journée nous passons à Nohant, espérant peu y voir Mme Sand qui, généralement, ne descendait pas avant l’heure du dîner. La journée était chaude, c’était la première de l’année. Nous l’avons trouvée dans le jardin avec ses enfants, Nannecy, ma fille et M. Sagnier[1],

  1. MM. Sagnier et de Vasson furent ainsi les derniers visiteurs à Nohant qui virent Mme Sand bien portant-e. L’un des derniers visiteurs de Nohant fut aussi un certain M. Gottlieh Ritter qui décrivit sa « Visite chez George Sand » dans les numéros 31-32 de la Gartenlaule de 1876. À l’exception de ce fait, c’est-à-dire d’avoir été le dernier des étrangers qui vit Mme Sand peu