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Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T4.djvu/664

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contemporains de la jeunesse de Mme Sand que des renseignements oraux que lui donnèrent quelques-uns de ses amis vivants. On a donc devant soi une petite femme fluette, aux très grands yeux rêveurs, coiffée de grands bandeaux plats qui lui couvrent les oreilles ; elle s’appuie à un bloc de pierre et semble songer, comme George Sand dut le faire au moment de la création de ses premières œuvres, celles qui firent sa gloire.

La fête du centenaire fut ouverte par un discours de M. Jules Claretie remplaçant le président du comité, M. Paul Meurice, qui se trouvait bien là sur l’estrade, mais s’abstint de prononcer un discours public, vu son grand âge. En remettant à la ville de Paris, de la part du comité et de la famille, le monument de George Sand, M. Jules Claretie caractérisa sommairement les grandes idées généreuses et profondément humanitaires de l’écrivain. Après lui parla au nom du ministre de l’Instruction publique le directeur des Beaux-Arts, M. Henry Marcel, qui, en un discours extrêmement simple, serré et puissant, retraça le dévouement de George Sand aux meilleures aspirations libérales du siècle dernier, sa croyance profonde à la perfectibilité de tous les hommes individuels et de l’humanité entière, la foi dont elle fit preuve dans toutes ses œuvres au triomphe de cet idéal de liberté démocratique et de liberté de conscience, qui est proclamé par le gouvernement, représenté par l’orateur. À la suite de M. Marcel parla M. Marcel Prévost, président de la Société des Gens de Lettres. Il prononça un très beau discours, avec une pointe de polémique à l’adresse du discours précédent ; évoqua les épisodes principaux et les œuvres les plus importantes de George Sand, qui sont si organiquement liées les unes aux autres. Puis, Mme Worras-Barretta déclama une poésie écrite par une dame et couronnée par un journal dirigé par des dames, Fémina. M. Fenoux, acteur et poète, lut aussi une pièce de vers : les Épis du Berry. Et finalement la si justement célèbre Mme Séverine adressa à George Sand une allocution improvisée. Je dois confesser que j’ai une antipathie insurmontable pour les dames-orateurs, je dois néanmoins avouer que Mme Séverine paria admirablement bien : simplement, avec chaleur, avec