le grand auteur donna aux êtres animés, des passions, des besoins, des goûts ; ainsi, l’amour de la propriété impose à l’homme toutes sortes de corvées qu’il accomplit avec joie et avec ténacité ; tous les appétits concourent, par un esclavage volontaire et spontané, au but général.
Ainsi pour en revenir à mon point de départ, et, comme on dit dans les parlements, rentrer dans la question, il est remarquable que, si certains poissons mangent les autres poissons pour modérer et contenir dans les bornes prescrites l’immense production de ces animaux, d’autres, chargés d’autres fonctions, d’une sorte de nettoyage des fleuves et des mers, recherchent, au contraire, le poisson gâté, les cadavres de poissons et d’animaux, et leur font subir, par la digestion, les transformations nécessaires pour que les éléments qui les composaient soient suffisamment divisés et rentrent dans d’autres combinaisons de la nature. Le bar aime le poisson gâté ; mais presque tous les autres poissons ne le mangent que s’il est vivant ou au moins frais. Les tourteaux, les étrilles, ne mangent que le poisson frais ; les crabes, qui leur ressemblent