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Page:Karr - Contes et nouvelles, 1867.djvu/124

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CONTES ET NOUVELLES.

assez pour qu’on les confonde à la première vue, se repaissent de tout ce qu’ils trouvent de mort.

Quand on étudie tous les mystérieux travaux de la nature, on est fort porté à rire des gens qui, pour croire à l’existence d’un Être suprême, demandent des miracles, et de ceux qui en racontent pour la prouver.

Des miracles ! mais vous ne marchez pas sur autre chose. Est-ce que chaque brin d’herbe n’est pas une admirable et mystérieuse création, ainsi que la goutte d’eau et de rosée qui brille suspendue au brin d’herbe comme un diamant mobile ? Et tous les animaux que les microscopes nous font voir dans cette goutte d’eau, et tous ceux que le microscope lui-même ne peut nous faire voir, et tous les animaux qui vivent sur ces animaux invisibles, et qui ont eux-mêmes leurs animaux parasites chargés d’autres parasites qui en portent d’autres !

Belles choses que ces miracles qui consistent à déranger un peu l’ordre éternel de la nature ! Cet ordre n’est-il pas cent fois plus admirable ? N’est-ce pas un grand miracle d’avoir créé l’eau des fleuves qui descend à la mer, et, de la mer,