— Mon oncle ! murmurait Milbert atterré ; mais que faire alors ?
— Nous y penserons. Pour moi, je vous promets que je ne l’épouserai pas, et que je me garderai pour vous. Il est tard ; il faut nous séparer. Quittez votre auberge dès le jour, et allez vous cacher dans quelque maison sur la route ; vous reviendrez la nuit prochaine à la même heure. Je n’ai pas besoin de vous dire de penser à moi, n’est-ce pas ? Pensez à nous, songeons à ce que nous avons à faire. Nous connaissons notre but ; convenons du chemin qui doit nous y conduire, et ensuite marchons sans regarder derrière nous. Adieu.
La nuit suivante, mademoiselle Gautherot et Eugène Milbert agitèrent cent projets différents, dont aucun ne fut adopté.
Il n’y a qu’un point sur lequel ils n’hésitèrent pas : c’est qu’ils s’aimaient, qu’ils ne pourraient vivre l’un sans l’autre, qu’il fallait qu’ils fussent unis, et que rien ne leur coûterait pour arriver à ce but.
— Je n’épouserai pas votre oncle, disait Fanny ; depuis que je me suis avoué à moi-même et que