cheté, il faut mourir… Ma mère, dit-elle, j’ai appris la mort d’une amie avec laquelle j’ai été en pension à Genève, et, chaque nuit, je suis tourmentée de rêves affreux ; je voudrais faire dire des prières pour elle.
— Quoi ! dit madame Gautherot, c’est là le sujet de ton chagrin ? Pauvre enfant ! que ne le disais-tu plus tôt ! tu serais venue coucher près de moi, on aurait tâché de te distraire. Tiens, je t’aurais forcée de venir chez les Rignoux ; le dîner a été très-gai.
— Ma mère, je voudrais faire dire des prières pour cette pauvre fille.
— Eh bien, mon enfant, nous irons demain matin chez le ministre.
— Veux-tu y venir, ce soir, ma mère ? Je dormirai mieux cette nuit.
— Il est bien tard ; mais, si tu le veux absolument…
— Ma mère, que tu es bonne ! Tu n’en parleras pas à mon père, n’est-ce pas ?
— Non ; il dirait que nous sommes deux folles. Dépêchons-nous.
Fanny mit un châle et un chapeau, et sortit