avec sa mère. Elle avait insisté pour faire cette démarche le soir, parce que, depuis la révélation que lui avait faite sa servante, il lui semblait que tout le monde voyait sa honte. Elle s’enveloppait dans son châle avec soin, et marchait si vite, que sa mère pouvait à peine la suivre.
On arriva chez le ministre, qui allait se coucher. Madame Gautherot lui expliqua qu’une amie de sa fille était morte à Genève, qu’elle en était fort tourmentée depuis plusieurs nuits, et qu’elle désirerait qu’on dit dans l’église quelques prières pour la morte.
Le ministre dit que rien n’était plus facile, et demanda s’il leur serait indifférent que ces prières fussent dites dans l’après-dînée. Fanny pensa avec une triste satisfaction qu’elle n’aurait plus à sortir le jour.
Elles remercièrent le ministre et rentrèrent sans que M. Gautherot eût pu s’apercevoir de leur absence. Fanny embrassa sa mère avec une étreinte convulsive, que celle-ci attribua à sa reconnaissance pour la démarche qu’elle venait de faire.