lui seroit important de faire.
Il regarde à quoi les autres sont obligez, & il néglige ce qui est de son devoir.
Si donc vous avez du zele, exercez-le premierement sur vous-même, & puis vous l’exercerez sur les autres.
Vous sçavez si bien colorer vos fautes, & vous n’avez point encore appris à excuser celles du prochain.
La raison veut que vous vous blâmiez vous-même, & que vous excusiez vos freres.
Supportez les défauts d’autrui, si vous voulez que l’on supporte les vôtres.
Voyez quelle difference il y a entre vous, & les personnes vraiment humbles & charitables, qui ne se fâchent jamais, & qui ne sont malcontentes que d’elles-mêmes.
Ce n’est pas faire grand chose que de vivre en paix avec ceux qui ont de l’honneur & de la douceur ; il n’y a rien de plus naturel. On n’a point de peine à s’accommoder avec des personnes faciles & complaisantes, & ce sont celles qu’on recherche davantage.
Mais il faut une vertu heroïque, & une grace toute particuliere du Ciel, pour vivre tranquillement avec des gens rudes, méchans, intraitables, & d’une humeur toute opposée à la nôtre.