Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

créées : soyez fidéle à vôtre Seigneur & ne songez qu’à lui plaire, afin que vous méritiez par-là d’entrer dans la vraye beatitude.


CHAPITRE II.
L’ame prie Dieu qu’il lui fasse entendre sa parole interieure.
Le Disciple.

PArlez, Seigneur, car voici vôtre serviteur qui écoute. Je suis vôtre serviteur : ouvrez-moi l’esprit, afin que je puisse comprendre ce qui est de vôtre Loi[1].

Faites-moi goûter vôtre divine parole, faites-là tomber doucement comme une rosée, dans mon cœur[2].

Le peuple d’Israël disoit autrefois à Moïse : Parlez-nous vous-même, & nous vous écouterons. Que le Seigneur ne nous parle point, de peur qu’il nous fasse mourir[3].

Ce n’est pas là, ô mon Dieu, ce n’est pas là ce que je souhaite : je vous demande plutôt humblement & avec instance comme Samuël, qu’il vous plaise de me parler, parce que vôtre serviteur écoute.

Que ce ne soit ni Moise, ni aucun autre Prophéte qui me parle : parlez-moi vous-même, ô mon Seigneur & non Dieu, de qui les Prophétes n’ont été que les organes. Vous pouvez m’instruire pleinement sans eux : mais sans vous, ils ne peuvent rien apprendre. Leurs paroles sont du

  1. 1 Reg. 3. 9. Psal. 118. 125.
  2. Deut. 32. 2.
  3. Exod. 20. 19.