Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/154

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Il y a assez de gens qui parlent de moi : mais il n’y en a guéres qui m’aiment de tout leur cœur.

Il s’en trouve pourtant quelques uns qui pleins de lumieres spirituelles, & de saintes affections, soupirent sans cesse aprés les biens éternels, souffrent avec peine qu’on leur parle des biens passagers, & se font violence pour satisfaire aux necessitez du corps.

Ceux-ci entendent & comprennent ce que l’Esprit de verité leur dit dans le cœur.

Car c’est lui qui leur enseigne à mépriser les choses de la terre, & à aimer celles du Ciel ; à fuir la gloire du monde, à n’en point desirer d’autre que celle du Paradis.


CHAPITRE V.
Des effets admirables du divin amour.
Le Disciple.

JE vous benis, ô Pere celeste, Pere de mon Seigneur Jesus-Christ, qui avez daigné jetter les yeux sur la créature la plus pauvre, & la plus abjecte qui soit au monde.

O Pere des misericordes, source de toute consolation, je vous rends graces de ce que vous voulez bien quelquefois me consoler, quoique j’en sois tout à fait indigne.

Je ne cesserai jamais de vous benir : je vous louërai dans tous les