Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/201

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il me tiroit de la misere oui je suis !

Venez, ô mon Dien, venez au plûtôt : car sans vous il n’y a ni jour, ni moment heureux. Vous êtes ma joye, ma nourriture, & ma vie.

Je suis en ce monde comme en une obscure prison ; chargé de fers, accablé de maux, jusqu’à ce que vous veniez m’éclairer de votre divine lumiere, & que me regardant d’un œil favorable, vous rompiez mes chaînes, & me mettiez en liberté.

Que les autres cherchent tant qu’ils voudront, leur contentement ailleurs qu’en vous ; pour moi je ne me réjoüis, ni ne me réjoüirai jamais qu’en vous qui êtes mon esperance, & qui devez faire toute ma beatitude dans l’Eternité.

Je ne cesserai de vous invoquer, je redoublerai mes prieres, jusqu’à ce que vous me rendiez vôtre grace & que vous me disiez au fond du cœur :

Me voici : je viens à vous, parce que vous m’en avez prié. Vos pleurs, vos soûpirs, vôtre humilité, vôtre penitence m’ont fait descendre vers vous.

Il est vrai, Seigneur, je vous ai demandé cette grace, j’ai ardemment desiré de vous posseder ; & pour joüir de vous il n’y a rien que je ne quitte.

Mais c’est vous même qui m’avez inspiré le desir de vous chercher.