Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/239

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Mais quelque mépris qu’on eût pour lui, il ne perdoit rien de sa confiance au Seigneur à qui rien n’étoit caché : il se reposoit de tout sur la divine bonté, & n’opposoit qu’une humble patience à ceux qui tâchoient de le noircir : qui formoient des jugemens desavantageux de lui, & qui en parloient selon leur passion.

Il crût cependant devoir quelquefois répondre à leurs calomnies, de crainte que son silence ne fût pour les ames foibles une occasion de scandale.

Qui étes-vous ? & qu’avez-vous à apprehender d’un homme mortel ?[1] vous le voyez aujourd’hui, demain vous ne le verrez plus.

Craignez Dieu, & vous ne craindrez point les hommes.

Quel mal vous peut faire un homme par les injures & ses railleries piquantes ? il se fait sans doute à lui-même beaucoup plus de tort qu’à vous, & de quelque condition qu’il soit, il faudra qu’il rende compte au souverain Juge, de ses plus secrettes pensées.

Ayez toûjours Dieu devant les yeux, & ne vous amusez point à disputer, ni à vous plaindre.

Que si maintenant vous semblez vaincu, & si vous souffrez une confusion que vous n’avez point méritée, ne vous fachez pas pour cela, ne

  1. Isai. 51. 22.