public que son avantage particulier.
La Nature prend plaisir à se voir estimée & honorée.
La Grace ne prend nulle part à la gloire qu’on lui donne, mais la renvoye toute entiere à Dieu.
La Nature craint le mépris & la confusion.
La Grace n’est jamais plus satisfaite, que lorsqu’elle est outragée pour le Nom de Jesus-Christ.
La Nature aime le repos & l’oisiveté.
La Grace ne peut demeurer sans rien faire, elle est toûjours en action.
La Nature abhorre les choses viles & grossiéres, & n’en veut que de magnifiques & d’eclatantes.
La Grace choisir les plus simples & les moins précieuses ; elle s’accommode de ce qu’il y a de plus rude, & n’a point de peine à porter des habits usez.
La Nature met son affection aux biens de la terre ; un gain temporel fait toute sa joye, comme une perte temporelle fait tout son chagrin : il ne faut qu’une parole un peu aigre pour lui causer de furieux emportemens.
La Grace méprise les biens passagers, & aspire à ceux de l’éternité ; toutes les pertes, toutes les disgraces