Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/369

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n’ai point de plus grande joye que de demeurer avec vous.

Je ne désire autre chose que d’être inséparablement attaché à vous.


CHAPITRE XIV.
Du desir ardent que quelques ames saintes ont de communier.
Le Disciple.

O Mon Dieu, que les douceurs que vous reservez à ceux qui vous craignent, sont grandes & en grand nombre ! [1] Quand je pense à la ferveur avec laquelle plusieurs bonnes ames s’approchent de votre divin Sacrement, je suis tout confus de voir avec quelle negligence & quelle tiédeur j’ai accoütumé de m’en approcher.

Je rougis de honte, quand je considere qu’en vous recevant, je me trouve sec & sans devotion ; que je ne suis point émû intérieurement, ni touché & attendri, comme plusieurs autres, qui pleins d’ardeur pour la Communion, & d’amour pour vous, ne se présentent jamais à la sainte Table, sans verser des pleurs en abondance, brûlant d’une sainte impatience d’aller à vous, comme à la source de la vie ; & ne pouvant appaiser leur faim, qu’ils n’ayent mangé vôtre Chair sacrée. Ils la mangent en effet avec une avidité, & avec un plaisir extrême, non seulement de la bouche du cœur, mais aussi de celle du corps.

  1. Psal. 30. 10.