les sens, traîne après luy des chagrins mortels.
Que pouvez-vous voir ailleurs que vous ne voyez dans le lieu même où vous êtes ? Le ciel, la terre, les élemens, & les corps composez des élemens sont toûjours devant vos yeux.
Et de tant de choses que vous voyez, y en a-t-il une seule qui puisse durer long-temps ?
Vous croyez peut-être trouver ici-bas un contentement parfait : mais vous y serez trompé ?
Quand vous pourriez voir d’une seule œillade tout ce que le monde a de beau, que seroit-ce qu’un spectacle vain & passager ?
Levez les yeux, & considerez le Seigneur qui est dans le Ciel : priez-le de vous pardonner vos fautes & vos negligences.
Laissez joüir des faux plaisirs ceux qui se repaissent de vent, & ne songez qu’à accomplir ce que Dieu demande de vous.
Enfermez-vous dans vôtre cellule ; & appellez-y Jesus, vôtre Bien-aimé ; demeurez-y avec luy : car en vain chercherez-vous un plus grand repos ailleurs.
Si vous n’en êtiez point sorti, & que vous n’eussiez point prêté l’oreille à des conteurs de nouvelles, vous auriez été beaucoup plus tranquille & plus recuëilli.