En elle mis abàndone’ement ;
Elle n’a per, plus ne scay que dire,
Car moi, ne nui n’est à ce souffisant.
De ces grands biens est ma dame garnie.
Ф
S’il est aucuns qui soit pris dé tristesse,
Voise (aille) voir son douls maintenement.
Je me fais fort que le mal qui le blesse
Le laissera pour lors soudainement ,
Et en oubli sera mis pleinement,
Cest paradis que de sa compaignie.
A tous comploit, à nul n’est ennuyant
Qui plus la voit, plus en est désirant.
De ces grands biens est ma dame garnie.
Ф
Envoy.
Toutes dames qui oyez cy comment
Prise celle que j’aime loyaument,
Ne m’en cachiez maugré, je vous en prie,
Je ne parle pas en vous desprisant ;
Mais comme sien, je dy en m’acquittant :
De ces grands biens est ma dame garnie.
Cette ballade de Charles d’Orléans, adressée à
sa dame, n’a jamais été imprimée, non plus qu’un
discours de ce prince, adressé à Charles VII, au
sujet du procès criminel de Jean II, duc d’Alençon,
son gendre, en 1456 : il est contenu dans le manuscrit
de la bibliothèque du roi, folio 49. L’objet de
cet ouvrage ne permet pas de le rapporter, mais il
est extrêmement curieux pour ceux qui écriront