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à feu s’étant fait entendre, ils sortirent tumultueusement pour courir aux armes laissées par eux en faisceaux dans la cour.

Après avoir constaté que le coup de fusil entendu provenait du dehors, ils firent immédiatement, avec toutes les précautions possibles, des battues autour de la maison. Un de leurs pelotons s’étant avancé dans la direction de la rivière d’Oust, au bas du coteau, découvrit trois hommes assis sous un bouquet de bois, ayant leurs fusils entre les jambes et causant sans se douter du danger auquel ils étaient exposés. Ces trois hommes étaient Le Gris du Val, Saint-Régeant et le domestique de M. Le Gris. Aussitôt que les Bleus les eurent aperçus, au lieu de s’avancer vers eux pour les surprendre, ils tirèrent tous ensemble, et, sans se préoccuper de savoir s’ils avaient atteint quelqu’un, ils s’enfuirent vers la maison, où arrivèrent bientôt après les autres détachements.

La décharge des Bleus ne demeura pas sans résultat ; Le Gris du Val fut atteint de deux balles, en pleine poitrine.

Cependant, Saint-Régeant et le domestique de M. Le Gris ayant riposté, blessèrent grièvement un des Bleus. Ce blessé joue un rôle important dans le récit qui va suivre : sergent dans un régi-